Historique de l’hypnose

« Il n’y a pas à ce jour de substitut à l’hypnose » -Sigmund Freud, 1937 [Extraits du livre « Hypnose » d’Olivier Lockert]
  • Premières traces vérifiables : il y a 3000 ans, en Égypte sous Ramsès II, 20ème dynastie… Nous avons la description d’une séance « d’hypnose », sur une stèle découverte par Musès en 1972. Il semblerait que les sumériens pratiquaient déjà l’accompagnement en paroles, il y a déjà plus de 4000 ans.
  • Puis à travers les siècles en Grèce : Socrate, et le « terpnos logos ». Il se décrit lui-même comme « accoucheur d’âmes ». Ou encore un de ses contemporains, Antiphon d’Athènes, dont le frontispice de sa maison annonce qu’il a le pouvoir de « guérir avec les mots ». En Europe, druides et prêtres, et jusqu’au fond de l’Afrique, de l’Amérique, de l’Australie et sur la Banquise (sorciers, chamans…) partout on retrouve des coutumes de soins et des rituels qui incorporent certains éléments de notre hypnose thérapeutique moderne….
  • 1529Paracelse, célèbre médecin et alchimiste suisse, livre les premières données scientifiques (pour son époque) sur le « magnétisme animal », tel que l’appellera Mesmer.
  • 1750, le père Johann Joseph Gassner est considéré comme le précurseur de la thérapie avec son exorcimus probativus, assez proche de plusieurs pratiques thérapeutiques reconnues actuelles.
  • 1766, le docteur Franz Anton Mesmer, disciple spirituel de Paracelse, inspiré par sa pratique et ses écrits devient le premier « psychothérapeute » des temps modernes avec le « Magnétisme Animal » (qui, entre nous, n’a plus grand-chose en commun avec la pratique de l’Hypnose moderne, éricksonienne). Malgré ses détracteurs de l’époque, il triomphe dans tous les royaumes civilisés… jusqu’en :
  • 1824, quarante ans plus tard, Deleuze codifie la pratique du magnétisme et le propulse à nouveau au premier rang des thérapies de l’époque. Partout en Europe, dans les cours royales et impériales, on soigne par mesmérisme.
  • 1837, le rapport Husson réhabilite le « magnétisme » de Mesmer. Toutefois, il ne sera pas publié, par crainte du ridicule… comment expliquer l’existence de quelque chose que l’on ne peut quantifier ? Pendant ce temps, aux États-Unis se créée la « Société du Magnétisme », à la Nouvelle Orléans, avec Morton Prince (personnalités multiples) et surtout Benjamin Rush, père de la psychiatrie américaine. – 1866, Ambroise-Auguste Liébault, médecin de campagne et hypnothérapeute de longue date, convainc le professeur Hippolyte Bernheimde l’importance de l’Hypnose et en particulier de la suggestion verbale (aspect inédit à l’époque). C’est le début de l’École de Nancy.
  • 1878Jean-Martin Charcot, titulaire de la première chaire de neurologie, ayant découvert l’hypnose lors d’un spectacle du fameux Donato(Baron d’Hont, Belgique), créée dans le monde fonde l’École de la Salpêtrière : l’Hypnose comme état pathologique rattaché à l’hystérie ! Et pour cause, dans le service où Charcot travaillait, il ne voyait que des personnes souffrant d’hystérie et ne faisait donc ses expérimentations que sur elles… De plus, Charcot n’a jamais fait lui-même une induction hypnotique : ses étudiants ou des hypnotiseurs de spectacle comme Donato s’en chargeaient, souvent avec des moyens assez barbares (inductions mécaniques, par flashs visuels, frayeur ou injection chimique)… De là à arriver à des conclusions erronées, il n’y a qu’un pas… Mais sa position, vieille de plus d’un siècle, subsiste dans les esprits de bon nombre de médecins actuels. Bref, à l’époque, c’est le début de la fameuse bataille d’écoles la Salpêtrière-Nancy : « état pathologique » décrit par une autorité médicale de l’époque, contre « état naturel » décrit par la très avancée école de Nancy… La-dite bataille ne s’est terminée qu’un siècle plus tard : la Science tranchera en faveur de Bernheim (zones cérébrales dédiées aux Etats Modifiés de Conscience, naturellement présentes chez chacun)…
  • 1885Sigmund Freud, âgé de 29 ans, effectue un stage à la Salpêtrière pendant quatre mois, auprès de Charcot. Il se convainc lui aussi de la réalité du phénomène hypnotique lors d’un spectacle d’hypnose de Hansen (Danemark) et fonde sa compréhension, révolutionnaire pour l’époque, des processus psychiques (notion d’Inconscient). Il achèvera sa formation en hypnose à Nancy avec Bernheim, en 1889, et traduit même en allemand ses livres, mais ne maîtrisera jamais vraiment la technique, qu’il abandonnera (à l’époque trop autoritaire, et ne correspondant plus à ses recherches). Toutefois, il enverra toute sa vie les patients ayant besoin d’une thérapie plus que d’une analyse à ses collègues hypnothérapeutes !
  • 1889, se tient à Paris (à l’Hôtel Dieu) le 1er Congrès International de l’Hypnotisme expérimental et thérapeutique, avec la participation des plus grands noms de l’époque : Liébault, Bernheim, Charcot, Janet (le père de la Psychologie clinique), Richet, Freud, Babinski, William James (père de la Psychologie américaine), etc. -1891, nous voilà en Russie : A.A. Tokarski, mondialement connu pour ses travaux sur la mémoire, inaugure le premier « Cours d’Hypnose et de Psychologie physiologique » à l’université de Moscou. un peu plus tard, Ivan Petrovitch Pavlov, à travers son étude du système nerveux supérieur, élabore la théorie neurophysiologique de l’Hypnose, considérée comme un tournant décisif. L’Hypnose serait-elle finalement un état physiologique ?… En France, le professeur Bernheim donne naissance au terme « Psychothérapie », qui désigne sa méthode thérapeutique, basée sur la suggestion hypnotique.
  • 1900, en France, Émile Coué, simple pharmacien nancéen, après avoir appris les techniques de l’hypnose auprès de Liébault (importance de la suggestion), répand sa désormais célèbre « Méthode Coué » de par le monde : Paris, Bruxelles, Londres, puis les USA où il est accueilli sur la Cinquième Avenue avec les fastes d’un dirigeant d’État !
  • 1957, toujours en Russie, K.I. Platonov analyse l’importance considérable des mots chez les sujets en état hypnotique comme en état de veille « normal ». Une expérience sidérante montre qu’il est possible d’accélérer la coagulation du sang et la cicatrisation d’une plaie ouverte, chez un sujet en transe hypnotique, au son d’un métronome. Ensuite, le seul son du métronome -hors hypnose- suffit à faire coaguler le sang. Et bientôt, on se rend compte que le mot « métronome » a le même effet ! Le cerveau humain est donc capable de se servir d’abstraction pour modifier son équilibre. Avec Velvoski et Nikolaïev, Platonov met aussi au point la méthode d’accouchement dite « psychoprophylactique » (sans douleur). Et pendant ce temps, J.H. Schultz élabore en Allemagne son « Training autogène », inspiré des anciennes techniques d’hypnose d’Oskar Vogt (1900). Aux États-Unis, les travaux géniaux de Milton Hyland Erickson, psychiatre américain né en 1901, bouleversent les conceptions de l’Hypnose et de la Thérapie en général. Bateson, Watzlawick, Weakland et Haley, membres de la fameuse École de Palo Alto, le considèrent comme le  » père de la Communication moderne « . L’Hypnose Ericksonienne est née (1937) et va grandir grâce aux élèves d’Erickson tels de Jay Haley, Jeffrey Zeig ou Ernest Lawrence Rossi, qui va s’intéresser à ses fondements psychobiologiques. La pratique de Milton Erickson sera également aux origines de la Programmation Neuro-Linguistique (PNL) de Richard Bandler et John Grinder, dans le milieu des années 1970.
  • 1979Daniel L. Araoz, célèbre sexologue et hypnothérapeute, baptise cette forme de travail hypnotique : « Nouvelle Hypnose ». A la même époque, des gens comme les docteurs Malarewicz et Godin, et surtout Alain Cayrol -qui fut le premier Enseignant français certifié en Hypnose Ericksonienne et en PNL, avec l’appui de Jeffrey Zeig, Richard Bandler et John Grinder- importent cette « Nouvelle Hypnose » en France.
  • 2001Olivier Lockert, président de l’Institut Français d’Hypnose Ericksonienne présente dans le livre « Hypnose » l’utilisation des outils de l’Hypnose Ericksonienne dans un esprit résolument humaniste. Les ouvrages qui suivront (Core Gem, HypnoPoches, etc.) continueront de présenter ce qu’il convient désormais d’appeler « Hypnose Humaniste », une philosophie globale de vie, basée sur l’utilisation des différents états de conscience que nous vivons tous, la compréhension des croyances qui génèrent notre perception de la vie, et un but majeur : retrouver l’Unité, tant au niveau personnel que humain.

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